Un séisme provoque plus de 500 morts au Pérou

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UN SÉISME d'une magnitude de 7,9 sur l'échelle de Richter a touché le Pérou avant-hier à 18 h 41 locales et a duré environ deux minutes. Il s'agirait du plus meurtrier séisme dans le pays depuis cinquante ans. Les derniers bilans faisaient état hier soir de plus de 500 morts et 1 600 blessés. Selon l'Institut sismologique du Pérou, l'épicentre s'est situé en mer, à 169 kilomètres au sud-ouest de Lima, à une profondeur de 47 km. Le Centre d'alerte au tsunami dans le Pacifique a tiré la sonnette d'alarme, mais aucune vague géante n'a été observée.
Ce sont les villes d'Ica, Pisco et Chincha qui ont subi les dommages les plus importants. À Ica, citée touristique fondée en 1563 à 400 kilomètres au sud de Lima, les premiers témoignages décrivent une cité largement dévastée. Les nombreuses maisons construites en adobe n'ont pas résisté à la puissance de la secousse. Le séisme a pris au piège de nombreux fidèles dans l'église del Senor de Luren qui assistaient à la messe du 15 août. La population d'Ica a trouvé refuge sur la place d'Armes, alors que des répliques entretenaient la peur dans la population. À Pisco, 130 000 habitants, la situation pourrait être encore pire. « Nous avons des centaines de morts gisant dans les rues. La ville a été dévastée à 70 % », a indiqué à l'AFP le maire, Juan Mendoza.
Hôpitaux débordés
Les villes touchées se sont retrouvées sans électricité ni téléphone, rendant très difficiles les communications. Les hôpitaux de la région ont été débordés par l'afflux de blessés. Un pont routier important s'est écroulé à San Clemente et la grande voie de communication transaméricaine a été coupée, compliquant l'envoi de secours par voie terrestre. Giorgio Ferrario, qui dirige la Croix-Rouge péruvienne, a expliqué au correspondant de l'agence AP que plusieurs équipes de son organisation ont mis plus de sept heures pour arriver sur place, alors que deux heures suffisent en temps normal.
L'ONU, les États-Unis, le Brésil, le Portugal et l'Espagne se sont dit prêts à envoyer du matériel de secours. Le président français Nicolas Sarkozy a proposé hier à son homologue péruvien Alan Garcia une aide humanitaire. Des organisations non gouvernementales (ONG) espagnoles ont annoncé le départ de secours pour venir en aide aux populations. Pompiers sans frontières (BUSF) a envoyé, dès hier soir, une équipe de quinze sauveteurs et de quatre chiens spécialisés dans ce type d'interventions. L'ONG Oxfam souhaite, de son côté, concentrer ses efforts dans les « zones rurales du Sud, car selon les premières informations, ce pourrait être les plus affectées ». Le pape Benoît XVI a appelé les organisations catholiques à porter assistance aux personnes sinistrées et transmis « ses sincères condoléances aux familles des défunts ».

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Le Figaro, 17/08/2007